Silver by Penny Jordan

Auteur:Penny Jordan [Jordan, Penny]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2011-07-19T11:28:07+00:00

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Geraldine Frances se réveilla tôt, avec la migraine, et la bouche pâteuse à cause des somnifères.

La simple idée d'avaler de la nourriture lui donnait la nausée. Elle avait juste envie de café — un bon café chaud et fort comme l'aimait son père. Elle en but une tasse dans la bibliothèque, rapidement, sans craindre de se brûler la langue.

Charles était resté éveillé toute la nuit, maudissant tour à tour Thérèse et Geraldine Frances. Pourquoi cette idiote était-elle venue jusqu'ici, pour commencer ? Et lui, comment avait-il pu être assez stupide pour céder aux supplications de Thérèse qui tenait absolument à passer une dernière nuit avec lui ?

Au-delà de sa fureur et de la sensation d'être pris au piège, un sentiment de colère plus profond, plus insidieux habitait Charles. James avait fait la seule chose à laquelle il n'avait pas pensé... il avait confié ses soupçons à quelqu'un d'autre.

Charles savait qu'il n'aurait eu aucun mal à convaincre Geraldine que son père se trompait ; à force de cajoleries, il lui aurait fait oublier tout ce qu'on lui avait dit. Mais quand elle l'avait surpris dans les bras d'une autre femme, la veille au soir, l'adoration aveugle qu'elle lui vouait avait volé en éclats — temporairement, il l'espérait.

Lâchant un nouveau juron, il décrocha le téléphone. Il préférait ne pas la voir dans l'immédiat, tant il craignait de ne pouvoir s'empêcher de serrer son cou plein de graisse, de le serrer encore et encore jusqu'à ce qu'elle n'ait plus assez de souffle pour le défier.

S'il avait eu un gramme de bon sens, Charles aurait mis Thérèse à la porte hier soir, et il aurait entraîné Geraldine dans son lit... L'accuser d'être venue jusqu'à Rothwell Square parce qu'elle avait envie de faire l'amour s'était révélé une grave erreur — peut-être la pire, même si c'était la vérité. Tout serait tellement plus simple à présent s'il avait accordé à Geraldine ce qu'elle réclamait de façon si flagrante. Et surtout s'il l'avait fait tomber enceinte...

Charles jura encore une fois avant de composer le numéro privé de Rothwell.

Ce fut Geraldine qui décrocha. Il prononça son prénom d'une voix enjôleuse, mais elle ne répondit pas.

— Il faut qu'on parle, ma chérie...

— De quoi ? Mon père...

— Ton satané père est mort ! s'écria Charles avec fureur.

Et à cet instant, alors qu'elle se trouvait dans la bibliothèque de Rothwell, Geraldine Frances acquit la certitude que, d'une manière ou d'une autre, Charles était responsable de la mort de son père.

Pétrifiée, elle eut soudain l'impression de se trouver sous une cascade d'eau glacée.

— Geraldine, tu es toujours là ?

Le regard tourné vers la fenêtre, elle déclara d'un ton calme :

— Mon amour pour toi est mort lui aussi, Charles.

C'était un mensonge, elle le savait. Elle l'aimait encore, sinon elle n'éprouverait pas cette douleur atroce. Pourtant, cet amour devait être détruit... détruit avant que Charles ne l'utilise pour la détruire, elle.

— Tu as tué mon père ! l'accusa-t-elle d'une voix tremblante. Je le sais. Je ne t'épouserai pas, Charles.

Le silence qui suivit constituait en lui-même un aveu.

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